Assurément, c’est une réforme du contrôle technique automobile qui va probablement déclencher la colère des automobilistes français.

Vers un contrôle technique des automobiles de collection beaucoup plus strict

À compter du 20 mai 2018, l’engorgement des concessionnaires et professionnels de la réparation automobile est à prévoir.

Les professionnels du contrôle technique pressentent d’ores et déjà un doublement du taux de contre-visite technique.

En cause, l’entrée en vigueur d’un nouveau contrôle technique.

Il est issu d’une directive européenne signée en 2014, pour améliorer la sécurité sur les routes, diminuer le nombre de victimes de la route et lutter contre la pollution automobile.

Ce nouveau contrôle technique, plus strict et plus rigoureux, va sanctionner plus sévèrement un certain nombre de défaillances et assurément coûter plus cher aux automobilistes français.

Et pour cause, les députés européens ont introduit une nouvelle série de défaillances dites critiques à l’actuel contrôle technique.

Les nouveaux points de contrôle

Dorénavant, le nouveau contrôle technique va porter sur 606 points de contrôle avec 139 défaillances dites mineures, 340 défaillances dites majeures et 127 défaillances dites critiques.

Avec cette nouvelle réglementation, pas moins de 467 défaillances vont être soumises à une contre-visite alors que le nombre de catégories visant les défaillances passe de 2 à 3.

Le nombre de défaillances entraînant une contre-visite passera de 196 défaillances pour le contrôle technique que l’on connait aujourd’hui à 467 défaillances avec la prochaine réglementation.

Pour les défaillances dites majeures, les automobilistes disposeront d’un délai de deux mois pour réaliser les réparations nécessaires et faire entériner la correction de ces défaillances auprès de leur centre de contrôle technique.

Pour les défaillances dites critiques, au nombre de 127, celles-ci concernent particulièrement des anomalies qui rendraient le véhicule dangereux lors de sa conduite comme :

  • une corrosion anormale,
  • une déformation du châssis ou d’un élément du châssis,
  • une mauvaise visibilité due à un mauvais état des éléments vitrés,
  • une fuite ou une absence de liquide de frein,
  • une usure excessive des plaquettes ou des disques de freins,
  • un freinage inopérant,
  • un siège conducteur mal fixé,
  • un jeu anormal dans la direction,
  • une fuite excessive de liquide,
  • une porte du véhicule ne se fermant pas,
  • une absence de rétroviseurs,
  • une déformation des pneus,
  • des pneus entaillés ou fortement usés,
  • des feux stop ne fonctionnant pas,
  • un échappement ou des éléments d’échappement mal fixés,
  • un pare-chocs endommagé ou mal fixé,
  • un jeu excessif dans les rotules ou les éléments de direction, …

Le véhicule contrôlé, sanctionné par une ou plusieurs défaillances critiques, se verra apposé sur son pare-brise une vignette signifiant l’obligation d’une contre-visite. Il disposera alors d’un délai de 24 heures pour effectuer les réparations nécessaires.

Un vrai parcours du combattant pour les automobilistes concernés.

Dans la majorité des cas, il leur faudra trouver un professionnel de la réparation automobile capable d’effectuer les réparations dans un délai extraordinairement court.

Si les travaux n’ont pas été effectués dans le délai imparti, et en cas de contrôle routier, l’automobiliste s’exposera à une amende forfaitaire.

Elle sera d’un montant de 135 euros (ramenée à 90 euros si l’amende est payée immédiatement par le contrevenant aux autorités de police ou de gendarmerie).

La prochaine mise en œuvre de ces nouvelles directives européennes risque vraisemblablement d’embouteiller les centres de contrôle technique.

En effet, l’accroissement du nombre de points de contrôle va entraîner une augmentation sensible du temps moyen d’un contrôle technique.

Aussi, et de toute évidence, une augmentation sensible du prix du contrôle technique est à prévoir.

Cette augmentation compenserait la baisse de rentabilité qui pourrait être liée à la diminution du nombre de véhicules contrôlés chaque jour ou à l’augmentation des charges liées à l’embauche de nouveaux contrôleurs pour les centres qui ne souhaiteraient pas être confrontés à une baisse d’activité.

Par ailleurs, la contre-visite sera vraisemblablement facturée, considérant le temps supplémentaire passé par un contrôleur pour s’assurer que toutes les défaillances majeures ou critiques ont bien été corrigées.