Depuis plusieurs mois maintenant, les sociétés d’assurance sont confrontées à une augmentation sensible des postes de dépense touchant les véhicules.

Cette augmentation devrait irrémédiablement engendrer une hausse des cotisations d’assurance auto en 2023.

Une augmentation accrue des risques qui impactent directement les contrats d’assurance auto

L’année 2022 a notamment été marquée par différents aléas climatiques qui ont été coûteux pour l’ensemble des assureurs français.

La multiplication des événements climatiques de grande ampleur (feux de forêts, orages, tempêtes de grêle, impacts de foudre, rafales de vent, sécheresse, inondations, …) a fortement dégradé leurs résultats techniques en 2022.

De surcroît, l’augmentation des sinistres automobile devrait également concourir à une majoration des cotisations d’assurance automobile.

La rentabilité financière s’est même considérablement aggravée en raison d’une augmentation du prix des pièces détachées automobile et du coût horaire de la main d’œuvre.

En effet, les véhicules neufs ou d’occasions récentes, équipés d’une motorisation hybride ou électrique, sont dotés d’équipements technologiques relativement onéreux à l’achat.

Les réparations s’avèrent donc relativement coûteuses lorsqu’il s’agit d’indemniser l’assuré de la remise en état du véhicule suite à un sinistre.

Et, les médiocres performances financières des marchés boursiers ne permettent pas de corriger favorablement la dégradation des résultats techniques observés.

Une grande partie de la cotisation  d’assurance passe dans les taxes

Beaucoup d’automobilistes l’ignorent, et pourtant une grande partie des cotisations d’assurance passent dans les taxes.

Les cotisations réglées par les assurés ne sont pas soumises à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

A contrario, elles incluent une taxe fiscale obligatoire ainsi que différentes contributions qui peuvent subir des hausses en raison de nouvelles dispositions réglementaires ou légales.

Le taux de ces taxes fiscales diffère selon la nature des contrats d’assurance commercialisés.

Ces taxes et contributions sont bien évidemment reversées  à l’administration fiscale.

Les contributions servent à financer différents fonds et organismes de solidarité nationale comme la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, le fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages, le fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et autres infractions,…

Les taxes fiscales d’un contrat d’assurance automobile

Pour la seule garantie Responsabilité civile obligatoire :

  • Taxe fiscale : 33 %
  • Contribution au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages : 1,2 %
  • Contribution supplémentaire au Fonds de garantie des assurances obligatoires : 0,8 %

Pour les autres garanties relatives aux véhicules (dommages aux véhicules, assistance aux véhicules, pannes mécaniques,…) :

  • Taxe fiscale : 18 %
  • Contribution solidarité victimes terrorisme infractions au Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions : 5,90 euros par contrat

Des engagements donnés par les assureurs pour préserver le pouvoir d’achat

Pour protéger le pouvoir d’achat des français, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a sollicité les assureurs pour que les automobilistes ne soient pas fortement impactés par les hausses des cotisations.

La majorité des assurés devraient subir des hausses de cotisations modérées  de l’ordre de 3 à 5%.

Et cela, malgré une année 2022 record avec quelques 1,2 million de sinistres déclarés au cours du premier semestre.

Qu’en sera-t-il pour les années à venir ?

Les cotisations ne devraient pas continuer à augmenter en 2024.

La réforme portant sur la fin du monopole des constructeurs automobiles sur les pièces détachées dites visibles (pare-chocs, rétroviseurs, phares,…) devrait commencer à porter ses fruits.

Les assurés pourront à l’avenir choisir des pièces de réemploi ou de fabricants qui pratiquent des prix moins élevés.

A terme, ce changement devrait permettre une diminution du coût moyen des réparations en augmentation constante depuis plusieurs années maintenant.

Les effets de la loi Hamon, en vigueur depuis 2015, devraient continuer à produire leurs effets sur les cotisations d’assurance auto, obligeant les assureurs à faire preuve d’ingéniosité et de compétitivité pour conserver leurs clients, et en gagner de nouveaux.