Vous avez reçu un SMS ou un email qui vous demande de vous acquitter du paiement d’une contravention suite à une infraction routière que vous auriez commise ?

En général, ce message vous invite à cliquer sur un lien qui vous mène sur un site d’allure officielle où l’on sollicite vos informations personnelles ainsi que vos coordonnées de carte bancaire.

Prenez garde car vous êtes vraisemblablement confronté à une tentative d’hameçonnage (ce que l’on appelle communément phishing en anglais).

Ces cybercriminels voudraient subtiliser vos informations personnelles et coordonnées bancaires pour en faire une utilisation frauduleuse.

Une pratique de plus en plus fréquente

Depuis quelques temps, cybermalveillance.gouv.fr observe une recrudescence conséquente de messages frauduleux par mail ou par SMS.

Ces messages s’arrogent l’identité visuelle de l’ANTAI (Agence Nationale de Traitement Automatisé des Infractions) et du service de paiement en ligne des amendes pour solliciter le paiement d’une prétendue contravention.

Qu’entend-t-on par hameçonnage à la contravention ?

L’hameçonnage à la contravention est une façon malhonnête d’usurper l’identité d’une société ou d’une administration pour inciter leurs victimes à communiquer des informations confidentielles comme leurs identités, identifiants ou mots d’accès à leurs données bancaires, etc.).

A l’occasion d’une tentative d’hameçonnage à la contravention, la tromperie débute par la réception d’un e-mail ou d’un SMS informant la victime qu’elle doit procéder au règlement d’une amende forfaitaire.

Et ce, sous peine de s’exposer à des majorations supplémentaires ou à des poursuites de l’administration.

Le message contient systématiquement un lien pour procéder au paiement en ligne de l’amende.

En cliquant sur le lien envoyé, la victime est redirigée vers un site internet conçu par ces cybers fraudeurs.

Par définition, la cyberfraude consiste à viser des personnes en associant des technologies d’ingénierie sociale et numériques dans le but de leur soutirer des informations confidentielles à des fins frauduleuses (détournements d’emails, usurpations d’identités numériques, …) et de les conduire à effectuer un virement au profit d’un compte frauduleux.

Pour les mettre en confiance, le site internet s’appuie sur le logo type de l’administration française ainsi que sur les mises en page et les codes visuels du vrai site gouvernemental amendes.gouv.fr.

Les liens et rubriques cliquables vont même quelquefois jusqu’à renvoyer en direction des pages concordantes du site officiel.

Habituellement, après avoir sollicité des informations personnelles (nom, prénom, date de naissance, immatriculation du véhicule, …), une information affichée indique aux victimes qu’elles ont bien été identifiées.

Elles sont informées du montant à régler et des risques encourus en cas de non en cas de non-paiement de la présumée contravention.

En dernier lieu, il leur est automatiquement demandé leurs coordonnées de carte bancaire pour effectuer le paiement de la contravention (numéro de carte, date de fin de validité et code « cryptogramme » à 3 chiffres).

Quelles sont les conséquences par la suite ?

Toutes les informations personnelles communiquées par les victimes sont conservées par les cybers fraudeurs qui peuvent les utiliser, voire les revendre à d’autres cybers fraudeurs pour de nouveaux agissements malintentionnés.

Ces informations pourront être à nouveau utilisées pour commettre d’autres escroqueries comme la fraude au faux conseiller bancaire qui désigne un type d’escroquerie qui consiste à tromper la victime pour lui faire valider des opérations bancaires.

D’autre part, la communication des données de leur carte bancaire exposent les victimes à des achats en ligne frauduleux qui seront réalisés par les auteurs des faits ou d’autres cybers escrocs ayant acheté ces informations.

Que faut-il faire en cas de réception d’un message d’hameçonnage à la contravention ?

Il est primordial de ne pas répondre au message.

Signalez immédiatement la réception de ce message frauduleux :

  • Pour un SMS : A la plateforme 33700 ou par SMS au 33700.
  • Pour un email : A Signal Spam. Ce service permet de signaler tout spam reçu dans sa messagerie à l’autorité publique qui prendra toutes les dispositions pour agir contre le spam signalé.

Signalez la tentative d’escroquerie à la plateforme Pharos. *

Cette plateforme du Ministère de l’Intérieur est chargée de répertorier les contenus illicites de l’internet.

Que faut-il faire si vous venez d’être victime d’un hameçonnage à la contravention ?

Il est fortement recommandé de faire immédiatement opposition à sa carte bancaire :

  • Auprès de son établissement bancaire ;
  • Auprès du service interbancaire d’opposition à la carte bancaire au 0 892 705 705 (coût d’un appel vers un numéro fixe + 0,34 € TTC/min). Ce service est accessible 7 jours/7 & 24h/24.

Surtout, si vous avez communiqué les informations sur vos moyens de paiement (numéro de carte, date de validité et code « cryptogramme » à 3 chiffres) ou, si vous avez observé des débits frauduleux sur votre compte bancaire.

Veillez à garder le message d’hameçonnage reçu comme preuve de l’escroquerie à votre encontre, notamment si votre établissement bancaire devait l’exiger.

Si vous remarquez des opérations bancaires frauduleuses réalisées avec votre carte de paiement sur votre compte bancaire, indiquez-les à la plateforme de téléservices Perceval du Ministère de l’Intérieur, accessible depuis 2018.

Ce service de signalement d’escroquerie à la carte bancaire a été créé pour permettre aux autorités d’identifier les auteurs de ces méfaits.

Ce signalement doit être effectué, même si votre établissement bancaire vous a indemnisé des opérations bancaires réalisées sur votre compte.

Pour effectuer ce signalement, il vous faut créer un compte sur Service-public.fr via FranceConnect et renseigner les informations demandées à l’aide de votre carte bancaire et de vos relevés bancaires mentionnant les opérations litigieuses.

Déposez immédiatement plainte auprès du commissariat de police ou de la gendarmerie, ou par écrit au procureur de la République du tribunal judiciaire en produisant l’ensemble des preuves dont vous disposez.

Vous pouvez être assisté gracieusement dans vos démarches par l’association France Victimes sur simple appel téléphonique au 116 006 (appel gratuit), service disponible 7j/7 de 9h à 19h.

Demandez le remboursement des opérations frauduleuses à votre établissement bancaire en leur communiquant la preuve du dépôt de plainte ou le récépissé de signalement Perceval pour le bon traitement de votre demande.

Signalez les actes malveillants dont vous avez victime sur le portail officiel de signalement du ministère de l’Intérieur, Internet-signalement.gouv.fr.

Pour être guidé dans vos démarches, contactez la plateforme Info Escroqueries qui est chargée d’informer, de conseiller et d’orienter les personnes victimes d’une escroquerie. La plateforme est disponible de 9h à 18h30 du lundi au vendredi.

Recommandations :

Soyez attentif aux appels téléphoniques ou messages suspects par email ou SMS qui pourraient utiliser vos données personnelles pour rendre vraisemblable toute tentative d’escroquerie, d’hameçonnage ciblé, voire de fraude au faux conseiller bancaire à votre encontre. Dans le doute, optez pour la méfiance, et ne répondez pas à ces messages.